Turquie 2012-1

Juin 2012 : nous acceptons à nouveau "l'invitation" au voyage en Turquie (Antalya, Antioche, Cappadoce) du Grand Livre du Mois.

Contact téléphonique, inscription pour le séjour du 5 au 12 novembre pour un montant total de 774 euros pour deux personnes.. Francine envoie l'accompte et le temps passe sans qu'elle ne s'inquiète de ne pas avoir reçu l'avis de réception du chèque et le courrier de confirmation. Elle se "réveille" en Septembre (entre deux périples en camping car). Téléphone au Grand Livre du Mois qui la renvoie à l'organisme Voyage Loisirs... ouf ! le chèque a bien été encaissé et elle aurait dû recevoir les documents par amils... Bref, le solde est à verser avant le 1er octobre... il sera expédié de Suisse.

Cette fois ci, Francine s'inquiète plus tôt de l'encaissement du chèque. C'est OK, mais toujours pas de confirmation par mail.

Alors, appel à Voyage Loisirs où la conseillère lui dit de patienter jusqu'aux environs du 20 octobre... en fait, on attendra jusqu'au 23 !

On peut préparer les valises !  et se remettre en tête quelques mots de turc...




Lundi 5 novembre

Levés dès 7h00, nous sommes fin prêts. Catherine, notre éternelle chauffeuse, nous "cueille" près du cimetière de la Guillotière (bus C19 + T2 ---> jet d'eau) alors que nous avons le nez sur la fermeture chiffrée de la valise de Francine... Nous n'arrivons plus à l'ouvrir...

Arrivés à l'aéroport à 9h30, nous cherchons en vain le comptoir de l'agence pour échanger nos bons de voyage... Renseignements pris auprès d'un autre comptoir (guère aimable), nous n'avons pas à passer cette fois-ci par la case "agence" et devons aller directement à l'enregistrement des bagages n° 25. A 10h00, nous sommes en salle d'embarquement... et nous embarquons les premiers car nos sièges sont à l'arrière...

Le groupe des nantais est déjà dans l'avion.

Décollage à 12h07...

Contrairement à ce que la conseillère Voyage Loisirs a assuré à Francine, il n'y a pas de plateau repas gratuit et le nombre de sandwich payant est insuffisant pour satisfaire tous les voyageurs!

Nous nous contentons des biscuits et du chocolat que Francine a eu la bonne idée d'emporter!

Le ciel est dégagé lorsque nous survolons les Alpes enneigées... Magnifique !

Arrivée à 15h00 à Antalya, valises récupérées rapidement, notre car nous attend ainsi que notre guide Sahin.

Il fait beau, nous avons droit à la bouteille d'eau de bienvenue... et au bla-bla habituel du guide.

Le chauffeur de notre car s'appele Gengis.

Nous nous installons à l'hôtel Aftalia à Alanya à 18h30. Nous sommes dans la chambre D286 (4 lits) tout près de la mer...

repas en terrasse...
repas en terrasse...

chambre D286
chambre D286
bloc D
bloc D

promenade vers le parc aquatique de l'hôtel... heureusement désert la nuit, car notre chambre a une vue directe dessus...

le parc aquatique de l'hôtel de nuit...
le parc aquatique de l'hôtel de nuit...
... de jour
... de jour

Un temps pour se familiariser avec l'argent turc...


Et coucher tôt (après ouverture par effraction - crochetage de la serrure - de la valise de Francine) car demain : lever 5h30!

 

mardi 6 novembre

Départ à 7h00. Finalement, nous allons parcourir le circuit prévu en sens inverse (la météo prévoit un remps plus clément en début de semaine). Ce sera donc d'abord direction la Cappadoce... après photos des environs de l'hôtel.


Premier arrêt au bord de la route... c'est la saison des grenades et des bananes...


le rituel du jus de grenade sur un stand installé de manière typiquement turc !

Pour aller à Konia, nous allons suivre une route que nous connaissons déjà, direction ouest jusqu'à Kizilagaç, puis direction nord par Büyükalan, Seydisehir avec arrêt technique au même endroit...


Le plateau anatolien que nous abordons est une immense steppe suspendue à 1000m d'altitude hérissée de volcans et de colines pelées.

arrêt technique...
arrêt technique...

Traversé par les grandes routes caravanières, il fut pendant des siècles le foyer de fructueux échanges entre la Perse et l'Egée...

Hattis, Hittites, Assyriens, Phrygiens et Perses s'y sont succédé.


Nous voici à Konya. Avec ses 36 000 km², elle est la ville la plus étendue de Turquie, celle aussi où il y a le plus de mosquées...

Paradoxalement, c'est ici que la consommation de raki et de bière est la plus forte!

Cette capitale des Seldjoukids est devenue un centre agricole et agro-alimentaire d'un million et demi d'habitants.

Au XIIème siècle, le maitre soufi Bahaeddin Valad, fuyant l'invasion mongole, vint s'installer à Konya. Son fils, Calal al-Din Rumi, y rencontre un derviche errant qui l'initie au mysticisme. Calal fonde le premier couvent (tekke) et est appelé Mevlana (notre maître) par ses disciples. Son fils, Sultan Valid, réorganise la confrérie des derviches en créant l'ordre des Mevlelis (derviche tournants) dissous par Attatürk en 1925.



Le dôme cannelé, couvert de faïence verte, abrite les tombes de Mevlana et de ses successeurs.


l'entrée du mausolée dans lequel les photos sont interdites...

Avant d'y pénétrer, il faut "emballer" nos chaussures

Sarcophage de Mevlana garni de brocart et surmonté de la coiffe d'apparat...


Bien que le lieu soit devenu un musée en 1953, il reste un des plus hauts lieux de pèlerinage de tradition sunnite en Turquie.

Dans une autre salle, les Turcs se recueillent devant un petit coffret de bois et de nacre qui contient des poils de la barbe du prophète Mahomet.

la fontaine aux ablutions                      le mausolée              la salle de la sema


Dans la salle de la sema, se trouve une grande vasque en cuivre servant de bénitier : la pluie d'avril, réputée miraculeuse, y était recueillie. Un turban y était trempé pour bénir les fidèles, puis l'eau était distribuée aux habitants de Konya.

les cellules des moines

la cuisine

le repas


Début de l'initiation du derviche : 3 jours (pas la nuit) agenouillé sans parler.

La formation durait 1 001 jours. Après celle ci, le derviche pouvait s'adonner à la prière. La méditation accompagnée de musique devint une danse qui reproduit le mouvement des corps célestes.

Chaque derviche devait avoir un métier manuel.

pour les touristes !

 

 

 

 

 

 

Le derviche doit tourner sur sa jambe gauche avec le gros orteil droit sur le gros orteil gauche. Lorsqu'il marche vers le cheik, il ne doit pas lever le pied droit.


turba
turba
cimetière de Konya
cimetière de Konya

Après avoir déjeuné au caravansérail Horozluhan dans la banlieu de Konya, nous allons vers le nord-est et traversons la plaine où les seuls reliefs sont ceux des tas de betterave... et le mont Hassan (3268m) dans le lointain...


Arrêt au caravansérail Agzikarahan près d'Aksaray. La partie ouverte (pour l'été) a été construite en 1231 par Aleattin Keykubat et la partie couverte en 1239 par Giyassedin Keyhüsrev. La porte fortifiée de la partie couverte a été ajoutée par Hoca bin Abdullah. C'est le troisième plus grand caravansérail de Turquie.

Sur la route de Konya à Antioche, il y a un caravansérail tous les 15 à 30 km.



Les caravansérails subventionnés accueillaient gratuitement pendant trois nuits.

Il en existait de privés qui étaient payant.

la mosquée intérieure
la mosquée intérieure

aux abords du caravansérails, les ruines non exploitées sont perdues au milieu des détritus!

 

 

Nous poursuivons sur la route de la soie, ancienne route du cuivre que les Assyriens venaient acheter aux Hittites, 2 000 ans av JC, ainsi que du blé et de la laine. La route royale lévienne (2 500 km en 90 jours du fleuve Pactole jusqu'au Tigre) se raccordait à la route de la soie (Constantinople - Konya - Asie en 9 500 km)

le mont Hassan, au crépuscule...


Nous arrivons en vue d'Uçhisar qui délimite, avec Ürgüpet Avanos, le coeur de la Cappadoce (triangle d'une dizaine de km de côté). L'arrêt photo est décevant car il fait déjà trop sombre... On se rabat l'objectif sur l'arbre aux yeux bleus.

décoration de l'entrée de l'hôtel...


Nous nous installons pour deux nuits au Kappadocia Inn, chambre 206.

 

mercredi 7 novembre

Nous avons réservé hier soir nos places pour un survol de la Cappadoce en montgolfière (150 euros par personne). Ca se déroule tôt le matin afin de bénéficier de la meilleure luminosité du lever du jour. Donc réveil à 4h45 pour un départ à 5h30. Un petit déjeuner nous est offert sur le site de gonflage des montgolfières. Le nombre d'engins flasques étalés dans le secteur est phénoménal. Malgré nos paupières un peu lourdes et nos cerveaux embrumés, l'ambiance est à la rigolade...

 

ventilateur et chalumeau...

mode d'emploi


photo avant départ...

Pour grimper dans la nacelle (20 personnes), nous disposons d'un petit escabeau.

la voila presque prête...

A chaque coin de la nacelle, un employé, fort comme un turc, maintient l'ensemble au sol en attendant le "feu vert" du pilote...

Nous décollons à 6h00 tout en douceur...

Nous ne sommes pas les seuls dans les airs...

Les ballons se frôlent, les pilotes s'arrosent... !


De temps à autre, le pilote envoie un "coup de chalumeau" dans le ballon.

Nous sommes tous impressionnés par la précision de ses manoeuvres...


Nous restons un moment à basse altitude... jusqu'à frôler la cime des arbres

Notre ombre sur une paroi qui parait bien proche !

Nous prenons de l'altitude

Nous voici à plus de 1000m.


à notre maxi, 1150m...

paysage magnifique, temps serein, silence...

pas envie de redescendre !

nous assistons à l'atterrissage sur remorque d'une autre nacelle...

incroyable de maîtrise, ces pilotes !



Et au milieu de nulle part, c'est "l'apontage", tout en délicatesse. En revanche, pas d'escabeau... Faut sauter de la remorque...

Heureusement, des hommes forts nous attendent.

Il est 7h10 et nous avons droit à un verre de mousseux avec des biscuits... et à notre diplôme!

 

Il s'agit maintenant de ranger le matériel...

 

Le minibus nous ramène à l'hôtel à 7h30 et nous faisons honneur au petit déjeuner !

A 9h00, nous repartons pour une visite moins aérienne au musée en plein air de Göreme que nous avions déjà parcouru avec Bilgin.


La découverte de ces églises troglodytes creusées par les moines vers le IVème siècle ne date que du début du XXème. On la doit à un religieux français, le père de Jerphanion. Les parois de ces sanctuaires furent enrichis de nombreuses peintures d'inspiration byzantine.

Aux VIIème et IXème siècles, c'est le temps de l'iconoclasme. Contre l'idôlatrie, les empereurs byzantins font effacer les visages des églises, leur substituant toutes sortes de symboles et de motifs géométriques exécutés le plus souvent d'un simple trait rouge.

Au temps des images retrouvées (depuis 843), les artistes se remettent à peindre des scènes religieuses. Nous passons de l'église à la pomme à celle du soulier (empreinte) et à celle du serpent où St Georges et Théodore tuent la bête.


Certaines scènes sont plus "violentes" comme celle où l'on voit le Christ sur sa croix (au Golgotha) avec du sang qui coule sur le crâne d'Adam pour le laver de ses péchés ou bien celle où le Christ, face aux portes des Enfers, marche sur Adès en tenant Adam et Eve par les poignets.

Mais certaines sont plus sereines...



Les parois présentent différentes couleurs selon leur composition...

vert ===> cuivre

rouge ===> fer

jaune ===> soufre

blanche ===> sel

Dans la vallées des pigeonniers, on mure les ouvertures en ne laissant que l'espace nécessaire au passage des pigeons. Pour recueillir la fiente utilisée comme engrais, on abat le mur...


La Cappadoce au relief tourmenté resta longtemps à l'écart des convoitises, n'étant qu'une voie de passage entre l'Orient et la Méditerranée. C'est au VIème siècle av JC que les Perses en firent une de leurs provinces. Les habitants payant leur tribut en cheveaux, la région fut appelée Katpatuka, le "pays des beaux cheveaux" en vieux persan.

vallée de Bagildere

entre çavusin et Nevsehir


En Turquie on distingue 3 plaques tectoniques orientées SE, NO et SO et deux failles plus petites du nord au sud. C'est la plaque SE arabique qui pousse vers l'ouest en Cilicie.

Uçisar dont Francine avait raté la photo hier soir...à cause du manque de lumière...

piton d'Ortahisar


La Cappadoce, l'est d'Antalya et une partie du centre du pays ne connaissent pas de séismes.

C'est au début de l'ère tertière que les trois volcans (Erciyes, Hasan et Melendiz), crachant le feu, recouvrirent la région d'une couche de tuf (cendre et lapilli, petites pierres poreuses, agglomérés) de 200m d'épaisseur.

Au début du quaternaire c'est la lave qui submergea le plateau de tuf sur près de 10 000km². Pétrifiée par le froid, la lave basaltique devint aussi dure que du granit. Pluie et vent ont lézardé et cassé le couvercle de lave mais le tuf s'est érodé en douceur. Les cheminées de fée peuvent atteindre 30m de hauteur. Quand leurs chapeaux de basalte tombent, les cheminées s'arrondissent puis s'aplatissent jusqu'à tomber en poussière. Poussière des plus fertiles que vignes, peupliers et vergers apprécient.

 

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