Suite de la visite du palais de Topkapi qui avait débuté

Nous sommes maintenant dans la deuxième cour, la place du Divan (= Conseil Impérial)

c'est la fameuse grille !
c'est la fameuse grille !
pavillon du Divan surmonté de la Tour de la Justice
pavillon du Divan surmonté de la Tour de la Justice

Les quatre premiers jours de la semaine, grand vizir et hauts dignitaires s'y réunissaient pour traiter des affaires courantes

Mehmet Fatih présidait lui-même ces séances jusqu'à ce qu'il préfère suivre les débats d'une loge adjacente derrière une fenêtre grillagée aménagée au-dessus du siège du grand vizir. Ses successeurs firent de même. Ils n'intervenaient qu'en cas de désaccord.


Le pavillon du Divan comprend trois salles à coupole bordées d'un portique à auvent : la salle du Conseil, la salle des Archives et le cabinet du grand vizir.

Après ce bâtiment se trouvait le Trésor Public (fin XVème siècle) où était entreposé l'argent des taxes et tributs. Il s'y accumulait jusqu'au paiement trimestriel du budget alloué au Conseil et le reliquat était transféré au Trésor Impérial dans la troisième cour. Aujourd'hui l'édifice abrîte une collection d'armes et d'armures.

Les cheminées des cuisines au-dessus du mur de droite de la deuxième cour. Les cuisines nourrissaient plus de 1 000 personnes. Elles sont une enfilade de 10 salles spacieuses reconstruites en 1574 après un incendie.

 

Nous franchissons la Porte de la Félicité reconstruite au XVIème siècle et redécorée style rococo au XVIIIème siècle.

Le sultan assis sur son trône présidait sous cette porte les fêtes religieuses.

Cérémonie d'accession au trône et funérailles des sultans s'y déroulaient aussi.


Cette pierre marque l'emplacement où flottait la banière du prophète que le grand vizir emportait à son départ en guerre.

Au XVIIIème siècle, elle comportait trois croissants (Asie, Europe, Afrique) et une étoile à six branches (une de plus que maintenant...)

Avant de pénétrer dans la troisième cour proprement dite, nous traversons la Salle des Audiences, érigée début XVIème siècle, restaurée débuts XVIIIème et XIXème siècles, puis en 1856, suite à un incendie : seul ce magnifique baldaquin du trône (orné de soie, perles, or, rubis et émeraudes) et le foyer en bronze doré en réchappèrent.


Dans la troisième cour, le premier bâtiment à droite abritait l'Ecole des Pages (formation de cadres civils, militaires et religieux) : les pages, de 12 à 18 ans, étaient pour la plupart, de jeunes chrétiens arrachés à leurs familles lors du "ramassage annuel" (devsirme).

On y voit aujourd'hui une collection de caftans de cérémonie que portaient les sultans.

Ensuite, nous refaisons la queue dans le bâtiment suivant où est exposé le Trésor Impérial ainsi que de nombreuses pièces de vaisselle précieuse et des bijoux.

Et notamment le diamant Kasikçi de 86 carats appelé aussi le Spoomaker, car celui qui l'a trouvé l'a échangé contre troix cuillers !

Les trois salles adjacentes renferment des médailles, des trônes et des objets pillés sur les lieux de batailles.


Le bâtiment à gauche dans cette troisième cour, appartement de la Félicité, contient les objets sacrés du culte musulman (épée de Mahomet, bâton de Moïse...) rapportés d'Egypte par Selim 1er (1517)

appartement de la Félicité
appartement de la Félicité

En poursuivant le tour de cette troisième cour où se trouvaient les quartiers privés du sultan, nous allons visiter le dernier bâtiment construit légèrement en biais, l'ancienne mosquée des Ag~a que fréquentaient les pages, les étudiants, leurs maîtres et les eunuques blancs. C'est aujourd'hui la Nouvelle Bibliothèque du Musée.


 

 

Devenue bibliothèque sous Ahmed III en 1719: des livres de théologie, de lois islamiques en turc, arabe et persan destinés aux officiels de la maison royale.

Nous traversons la troisième cour pour nous rendre dans le Jardin des Tulipes (quatrième cour) étagé sur plusieurs niveaux et parsemé de pavillons avec vue sur la Corne d'Or et le Bosphore. En photo, le Kiosque Rivan (1636) (appelé aussi la Chambre des Turbans) pour commémorer la prise d'Erevan par Murat IV.




Pavillon de la Circoncision (1642), construit par Ibrahim pour célébrer le rite de la circoncision de son premier fils, Mehmet IV.

Le sultan venait prendre son iftar (repas après le coucher du soleil pendant le Ramadan) sur le balcon de ce pavillon.

Les autres kioques : de Bagdad (victoire de Murat IV en 1638), de Sofia (~1700, tribule d'Ahmet III pour assiter au Festival des Tulipes), d'Abdül Mecit (1840) occupé maintenant par un restaurant...

Nous n'aurons pas le temps de les visiter, ni le quartier du harem dans la deuxième cour car nous avons rendez-vous pour le départ à 12h45 devant la maquette.


Nous rejoignons l'Ankara Caddesi puis la rive sud de la Corne d'Or sur la Resadiye Caddesi.

Bloqués dans les bouchons, nous avons le temps de prendre quelques photos :

marchand de barbe à papa ambulant sur l'Abdülezel Pasa...

couple "intégriste"

le reto...


Se faufilant entre les files de véhicules, de nombreux vendeurs à la sauvette proposent de l'eau, des chapelets, des lunettes de soleil... Nous verrons même des "commerçants" sur des bretelles d'accès à des voies rapides tentant de vendre des roses ou des ballons !

Le repas au Caïque Cibali se termine à 14h40 et nous replongeons dans les bouchons en sens inverse... (bravo l'organisation !)

Coincés sur la Kadir Has Caddesi, Kevork nous propose de continuer à pied... Il est déjà 15h10... mais certains membres du groupe ne peuvent marcher longtemps. Nous patientons et arrivons enfin à la Nouvelle Mosquée (Yeni Camii)

Elle se dresse sur le site de l'ancien quartier juif (enclave coincée entre concessions venitiennes et gênoises). Occupé dès le XIème siècle par des juifs non orthodoxes (Karaïtes) qui en furent chassés en 1660 et s'installerent vers Hasköy

La construction démarra en 1600, lancée par Safiye, mère de Mehmet III et épouse de Murat III.

A la mort de Mehmet (1603), le projet fut abandonné.

L'édifice resta inachevé jusqu'en 1660.


C'est la mère de Mehmet IV, Turban Hadice, qui la fit remettre en chanier. Consacrée en 1663, elle s'ouvre à l'ouest (comme toute mosquée ottomane) sur une cour fermée et à portique.

A l'origine, la mosquée faisait partie d'un complexe socio-religieux comprenant école coranique, hôpital, école élémentaire, mausolée, fontaines, hammam et bazar.

On l'appelle aussi "mosquée aux pigeons"!

Le sardivan octogonal central n'a plus qu'une fonction décorative, les ablutions se faisant à présent grâce aux robinets du mur sud.

Les deux minarets possèdent des balcons aux parapets sculptés de motifs en stalactite.

 

 

 

salle de prière carrée (41m de côté)



 

 

Proche du pont de Galata et d'un des plus importants débarcadaires de la ville, la place de Yeni Camii est continuellement envahie par la cohue.

La construction du Bazar a commencé en 1597 par ordre  de Safiye Sultan, femme du sultan Murat III et mère du sultan Mehmet III. Après 67 ans, on l'a terminé en 1664 sur ordre Hatice Turhan Sultan mère de Mehmet IV.

Accolé aux façades ouest et sud de la mosquée, le bazar aux épices est  appelé aussi bazar égyptien (subventionné par des tributs versés par l'Egypte).

Seules 6 des 88 boutiques sont encore spécialisées dans les épices et plantes médicinales.


sur les étals extérieurs, les pigeons se régalent.

 

 

 

 

 

si, si, ce sont bien

des sangsues...


Il y a d'autres commerces aux alentours...


Nous avons le temps de parcourir une expo sur la guerre 14-18 installée sous chapiteau sur la place.

 

 

 

 

C'est un bonnet style Atatürk.


Nous allons rejoindre le quartier d'Eyüp en longeant toujours la rive sud de la Corne d'Or mais vers le N-O.

quelques vues au cours du trajet :

Eglise bulgare

au bord d'un rond point...

stand de barbes à papa multicolores


en 1453, Mehmet Fatih qui assiégeait Constantinople, découvrit miraculeusement la tombe supposée d'Eyüp (Job), tué en 670.

Il fit construire un mausolée et cette moquée. Dès lors, tous ses successeurs vinrent ceindre ici l'épée d'Osman lors de leur accession au trône.

Fin XVIIIème, la mosquée était en ruines et Selim III la fit entièrement reconstruire, à l'exception des deux minarets, entre 1798 et 1800.

de nombreux türbe furent érigés dans le voisinage et d'autres ottomans de moindre condition sociale choisirent d'être enterrés à flanc de coteau au dessus d'Eyüp, créant ainsi le deuxième plus grand cimetière de Turquie.

Les plus anciennes pierres tombales sont cournnées d'un turban (hommes) ou d'un châle (femme) assorti d'un diadème pour les princesses. Le nombre de fleurs (souvent des roses) décorant les tombes féminines indique le nombre d'enfants auxquels elles ont donné naissance.


Nous voici entassés dans la gare du téléphérique. Pas de file d'attente ordonnée... ça double, ça s'insinue, ça se bouscule et, l'impatience aidant, ça se dispute dans toutes les langues. Nous y subirons 3/4 d'heure de piétinement.

Plusieurs scènes du roman Aziyade

de Pierre Loti se situent dans ce cimetière

  vues sur la Corne d'Or

 

 

la nuit tombe lorsque nous arrivons au sommet à la recherche de la maison de Pierre Loti

le pont de Fatih


en fait de maison, il s'agit seulement de la salle du café que fréquentait Pierre Loti, alors jeune officier de marine... Déception !


A 18h50, nous redescendons à pied sur un chemin mal éclairé et pavé très irrégulièrement...

Les cimétières turcs donnent une impréssion de désordre et d'abandon bien fausse. Les tombes éparpillées entre les arbres sont des lieux de promenade ou de pique-nique. Les morts sont célébrés le deuxième jour de la Fête des Friandises qui clôt le Ramadan. On leur offre fleurs, lait et parfum dans un petit bassin creusé sur la dalle funéraire.

 

Dans un flot encore bien dense de circulation, nous retrouvons l'hôtel à 20h00.


dimanche 31 mars

Passage à l'heure d'été et debout à 4h00 pour départ à 5h00. Bagages bouclés direction l'aéroport à Yesilköy. Nous y sommes en un quart d'heure.

Nous quittons donc notre chauffeur à qui Bruno offre un "oeil bleu" qui lui a semblé faire cruellement défaut dans le car...

Nous décollons en fait à 6h50 et atterrissons à Antalia à 7h45. Nous découvrons notre nouveau car, moins confortable, et notre nouveau chauffeur.

Le ciel est gris. Nous nous retrouvons dans la même fabrique de bijoux qu'en novembre dernier. Nous en sortons à 10h00 pour nous diriger vers la fabrique de cuirs dont nous partons à 11h30.

A 12h30, nous sommes attablés à la terrasse du Bosphorus : soleil encore absent mais l'air est doux.

Comme en novembre, on nous y propose poulet ou dorade et le dessert se résume à une tranche d'halva... sauf que le service manque de coordination... Francine en est au café quand d'autres attendent encore leur plat de résistance !

 

Une heure plus tard, le car nous amène au port et nous embarquons pour une balade sur la Méditerrannée jusqu'à la chute du Düden. Il est 14h15.

on espère que le capitaine aura un autre visage !

capitaine ou simple marin, le visage de cet homme est plus rassurant !


Nous naviguons pendant une heure et demie le long de la falaise...

sortie d'égout ?


Certains lieux nous sont familiers. Nous avions déjà dormi dans cet hôtel Adonis lors de notre premier séjour et étions descendus prendre des photos au pied de la falaise...

Cette cascade a l'air plus naturel...


d'autres cascades...


avant LA cascade que nous avons toujours vue d'en haut...

dans les embruns...


retour au port


de retour sur terre, nous grimpons au-dessus du port en haut des remparts

petits boulots...

les étals aux épices, toujours aussi magnifiques...

nous passons devant la plus vieille mosquée d'Antalya (1249) très mal restaurée de crépi blanc

attirail de cireur de chaussures

tour de guet romaine

l'ingéniosité turque : la pelle de ce balayeur est fabriquée à partir du fond d'un bidon plastique vissé à un manche

trompe l'oeil...

monument à un poète turc communiste ayant subi l'exil...


l'odeur de fleurs d'oranger et d'autres arbustes ne parvient guère à masquer celle des pots d'échappement sur la boulevard qui nous mène à la porte d'Hadrien.

 

 

 

 

 

les ornières de char sont quasi invisibles sous la plaque de verre de protection totalement opaque et éraflée...


Le car nous récupère "au vol" sur le boulevard à 17h15.

Dernier arrêt aux chutes du Düden... le secteur aménagé qui nous avait surpris en novembre (parking cars, boutiques, WC...) est fermé et les cars se garent où ils peuvent. Nous nous abstenons de cette promenade qui nous devient trop familière et attendons avec Kevork le retour du groupe pour la photo finale.

Comme demain nous devons être à l'aéroport très tôt, nous nous retrouvons à l'hôtel "la Boutique" que nous avions moyennement appécié en novembre...

Nous réussissons à éviter que le porteur s'empare de nos valises pour les entasser dans l'unique ascenseur...

La chambre est petite...


 

mais la vue est acceptable...

Nous avons reçu notre "coffret cadeau" (épices et loukoums).

Le repas ressemble étrangement à celui de novembre, sauf que la soupe est à la tomate... et que Francine n'aime pas...

A noter qu'on emportera un souvenir de cet hôtel à chaque fois : en novembre, c'était le prix des boissons... cette fois, l'hôtesse qui reçoit le paiement de nos boissons applique un taux de change des plus prohibitif : alors que l'officiel tournait autour de 1 euro pour 0.4 TRY, que l'usage voulait qu'on tolère 1 € pour 0.5 TRY, elle appliquait, sans justificatif, un taux voisin de 0.80 et a fait la tête quand des touristes ont payé leur dû en livre turque... Elle a dû se construire une dot assez rapidement...

Décidément, cet hôtel n'a d'intérêt pour nous que par sa proximité de l'aéroport...

 

lundi 1er avril

2h30 : debouts ! car il faut être à l'aéroport à 4h00...

Petit déjeuner au comptoir... il y a même des sandwich en rab !

 

Passage aux boutiques Duty Free et achat de quelques cadeaux de dernière minute (miel aux amandes et halva) et boissons (avec en cadeau, des gâteaux à DLC prôche...)

A l'escale de Bucarest (6h40), qui dure 1h15 au lieu des 50 minutes prévues, on fait le plein des réservoirs, on recompte les passagers, on vérifie les casiers à bagage-cabine... On se demande pourquoi...

Les passagers roumains qui montent vont à Antalya... via Lyon ! et ils ne possèdent pas de numéro de siège !

 

survol des Alpes


arrivée sur Lyon