Cette fois-ci, c'est grâce à l'abonnement de Bruno à France Loisirs que nous bénéficions de cette invitation. Istanbul étant une grosse lacune dans notre connaissance de la Turquie, nous acceptons derechef...

Nous partons du lundi 25 mars au lundi 1er avril.

Bien sûr, nous revisiterons des sites que nous avons déjà vu... Nous essaierons de les voir autrement.

 

lundi 25 mars

Catherine a une nouvelle fois répondu présente pour nous véhiculer jusqu'à l'aéroport. Après avoir cueilli Bruno à Ste Foy, elle prend Francine à la Mulatière vers 6h30.

Le temps est gris. Nous sommes à St Exupéry à 7h05. Le comptoir d'embarquement (n° 12) des bagages est ouvert à 7h15. Nous voilà dans la salle d'embarquement 15, porte B.

En vieux "routards" de ces séjours, nous avons pris la précaution de nous munir d'un pique-nique.

Nous embarquons dans le dernier groupe car nos places sont à l'avant (6A-6B) de cet A320 d'Onur Air.

A 9h00, nous commençons à rouler sur le tarmac en prenant quelques photos.

Décollage à 9h20. Le soleil pointe timidement mais c'est au-dessus d'une couche de nuages continue que nous volons vers l'escale de Bucarest, aéroport d'Otopeni.


De 11h45 à 12h30, nous attendons l'arrivée d'autres voyageurs (russes?) alors que se déroule le plein de kérosène pendant lequel il est interdit de quitter son siège. (il faut pouvoir identifier les victimes en cas d'incendie, commente Bruno avec son humour macabre...)

Nous avons le temps de pique niquer et de prendre quelques photos... Le plein des réservoirs n'était pas complet... nous attendons d'autres camions citernes et le décollage prend du retard.


 

 

Contre toute attente, à 13h30, hôtesses et stewards nous servent un sandwich et une boisson !

 

 

Le vol jusqu'à Antalya dure 1h40 à environ 10 000m d'altitude.


L'atterrissage a lieu à 16h00, heure locale, par une température de 17°, sous un ciel gris.

Dès 16h30, nous sommes installés, avec notre "bouteille d'eau de bienvenue", dans le car n° 7 avec notre guide Kervork Kerkorian, d'origine arménienne.

Mais quatre passagers manquent à l'appel... Ils se sont dirigés vers le terminal des vols intérieurs croyant partir tout de suite pour Istanbul. En fait, nous ferons le circuit en sens inverse du sens prévu dans la brochure...

Après 3/4 d'heure d'attente, nous récupèrons les égarés.

Notre chauffeur s'appelle  Ahmed.

Les 31 passagers du car sont de diverses origines: Besançon, Clermont-Ferrand, Nîmes, Dijon, Annecy, Bourg en Bresse, Grenoble, Saint Pouçin sur Sioule... et quelques uns de Lyon.

Kevork nous fait l'article pour l'excursion supplémentaire (Istanbul by night) à 33 euros et le spectacle des derviches tourneurs à 10 euros.

Nous arrivons à l'hôtel SIAM à Serik où nous attend le coctail de bienvenue avant le règlement des frais de séjour (29 €) et les autres excursions.

Nous voici décorés des habituels bracelets, orange, cette fois...

 

 

 

La chambre est plus agréable à la vue que l'environnement extérieur !


mardi 26 mars

 

Réveil à 5h45. Petit déjeuner à 6h15 et départ à 7h00.

En fait, nous partirons à 7h20, car un couple n'a pas été réveillé par la réception...

 

 

Nous apprendrons que l'autre groupe de passagers au départ de Lyon (qui décollait une heure après nous, avec escale à Nantes) a subi un retard d'environ quatre heures. Du coup, on est content de s'être levé plus tôt...


Nous parcourons environ 200 km vers Denizli.

Kevork n'utilise pas le traditionnel "Gunayden" comme "bonjour", mais "Meraba"... A sa question "Nabel"? (comment allez vous?), nous devons répondre en choeur "I" (sans point).

Nous avons droit à un cours de géographie économique sur les sept régions de la Turquie :

  • Marmara, la plus riche (comprend Istanbul)
  • Egée : région agricole bien alimentée en eau; culture de coton (planté d'avril à juin, récolté de septembre à novembre), d'oliviers (au nord), de tabac à petites feuilles, de vignes, de figues à Izmir (dont il faut voir les filles avant de mourir !)
  • Mer Blanche (Méditerranée) : culture d'agrumes, de grenades et forte fréquentation touristique (200 hôtels de luxe et 23 millions de visiteurs par an, chiffre en grande augmentation depuis 2007 grâce aux séjours "offerts" à environ 50% du prix d'un tour opérateur). A noter qu'aucun voyage n'est proposé en Juillet-Août à cause de la forte chaleur (40° à l'ombre) et la présence de nombreuses familles avec enfants.
  • Anatolie Centrale : région d'élevage, de petites zones industrielles (pièces métalliques). Beaucoup de blé, c'est le grenier de la Turquie !. Grand Lac Salé. La région est renommée grâce à Konya et Ankara, capitale de la Turquie où logent quatre millions d'habitants.
  • Mer Noire : culture de noisettes et de thé marron. Chaîne du Pontus.
  • Anatolie du Sud-Est : Tigre et Euphrate; l'irrigation de la région est obtenue grâce à la construction de barrages il y a une dizaine d'années, ce qui a provoqué des problèmes de sécheresse pour les pays plus au sud.
    Culture de pistaches. Région habitée par beaucoup de tribus à fonctionnement féodal que l'état a armées pour protéger les frontières.
  • Anatolie de l'Est : élevage bovin et ovin
    région huit fois moins riche que Marmara.

Nous marquons un arrêt technique à Seref Mola à 9h00... avec jus de grenade !

 

Le guide nous parle maintenant du système scolaire turc... sachant que parmi les adhérents du club de lecture, il y a une forte proportion d'enseignants que cela interesse...

Après l'école primaire, l'élève a le choix d'intégrer (sur examen) un collège ou un lycée d'Etat (gratuit) ou privé (payant).

Au lycée, les études durent six ans alors qu'au collège, une première année supplémentaire est uniquement consacrée à l'apprentissage d'une langue étrangère car l'enseignement des six année suivantes se fera dans cette langue.

Les collèges ont été fondés par des missionnaires. Il en existe une centaine de privés (150 places par an, de 14 000 à 24 000 €) et autant de publics (120 à 130 places par an) dont celui de Galatasaray (connu aussi pour son équipe de foot) à Istanbul. Il fut créé en 1451 pour élever les futurs sultans. Les études y durent huit ans, dont deux ans de français.

 

Anecdote : lors de sa visite dans ce collège en 1965, de Gaulle fut apostrophé par le cri "Ibn de Gaulle!" qui peut se traduire par "de Gaulle pédé!"... ce que les diplomates lui ont traduit par "vive de Gaulle". Celui ci en a profité pour clore son discours par un "Ibn Galatasaray ! "... histoire non vérifiée ! ...

 

Après le collège ou le lycée pour entrer à l'université, il faut passer deux examens (en mars et juin). Après les résultats en juillet, le futur étudiant effectue 14 choix en fonction de points attribués à chaque université. Il y a environ 900 000 étudiants en Turquie.

Nous arrivons à la fabrique de tapis près de Denizli à 11h15.

 

l'habituelle fileuse de laine...

 

Parmi les tapis découverts lors de fouilles, le plus ancien date du Vème siècle av JC.

 

Ici se fabriquent des tapis laine sur laine (25 noeuds/cm²), laine sur coton (64 noeuds/cm²) ou pure soie (jusqu'à 576 noeuds/cm²)

 

Les tisseuses travaillent au maximum 5 heures par jour pour un tapis en coton, mais 3 heures par jour pour un tapis en soie. Chacune d'elles fabrique environ 30 tapis dans sa carrière.

 

Le représentant de la fabrique nous offre, comme de coutume, une boisson avant de voir l'exposition des tapis... mais pas de boisson alcoolisée (raki ou vin) depuis qu'une rumeur a laissé entendre qu'on faisait boire les clients pour mieux leur vendre la marchandise !


Sur d'anciens tapis traditionnels figurait un motif de scorpion censé empêcher le vrai scorpion d'entrer... D'autres présentaient un motif d'araignée, animal ayant sauvé le prophète Mahomet réfufié dans une grotte à l'entrée de laquelle elle tissa sa toile, la masquant ainsi au regard de ses ennemis.

Le représentant nous apprend à distinguer un tapis de soie d'un tapis de coton mercerisé (même brillance dans un sens que dans l'autre et plus doux au toucher)


Nous prenons notre repas sur place à 13h00.

Après un arrêt à un distributeur d'argent à 14h40, nous arrivons à Pamukkale à 15h30.


Les femmes s'emploient à balayer les résidus de calcaire gris que les hommes ramassent dans des sacs en plastique.

fleur d'Adonis
fleur d'Adonis

Nous entrons dans Hiérapolis par la Porte Romaine du Nord. La ville fut construite par le roi de Pergame, Attal 1er, et elle fut rebâtie, après avoir subi un séisme, par les empereurs Trajean et Adrien.

 

 

Latrines de la fin du 1er siècle ap JC (empereur Justinien)

Basilique - Bains Edifiés au IIIème siècle ap JC, hors les murs, les bains étaient un passage obligatoire de purification avant d'entrer en ville (tradition anatolienne de lutte contre les épidémies). Ils furent transformés en basilique au VIème siècle.


Tombe en hauteur pour mieux honorer le défunt.

Tumulus

(mur circulaire contenant un cône de terre)

dernier occupant de celui-ci : Lucius Salvius (IIème siècle ap JC)

Deux volées d'escaliers mènent à l'antichambre du souterrain funéraire qui contient plusieurs sépultures. L'entrée est fermée par une pierre.


La rue principale mesure 170m de long et 14m de large, initialement. Elle a été rétrécie à 8m aux Vème et Vième siècles ap JC pour permettre la construction de nouveaux bâtiments. Bordée de maisons et de boutiques, elle était ensevelie sous deux mètres de calcaire avant les fouilles.

 

La Porte Byzantine Nord qui faisait partie des fortifications érigées au IVème siècle ap JC. Elle portait un symbole chrétien, une croix inscrite dans un cercle. Devant elle, des statues à têtes de lion, de panthère ou de gorgone étaient destinées à éloigner les influences sataniques.

Il existait la même porte au sud de la ville.


Une des deux fontaines monumentales du Triton. Celle ci, construite de 222 à 235 sous Alexandre Severus, mesurait 60 m de long. Décorée de scènes des Amazones, de Tritons, de Dauphins, son bassin ouvrait directement sur la rue.

Agora (partie est). Précédée d'un portique de 14m de large, sa façade ionique était jalonnée de colonnes corinthiennes. Après le séisme, elle fut occupée par des ateliers de production de tuiles et briques...


Pendant ce temps là, le ciel s'amuse...


Théâtre (1er siècle ap JC). De type grec, il mesure 300 pieds de large. Après le séisme de 60, sa reconstruction débuta en 117, mais en 138, il n'était toujours pas achevé. Il ne fut terminé qu'en 206. Il comprenait 50 rangs de gradins divisés en 7 parties grâce à 8 escaliers. Le mur de fond de scène (3,66m de haut) présentait 5 portes et 6 niches. Orné de frises ressemblant à celles de Perge (scènes mythologiques de la naissance d'Apollon, d'Artémis, de processions Dionysiennes), il était agrémenté de sculptures de 4 déesses (Héra, Aphrodite, Demeter et Persephone).

10 colonnes à motifs de coquillage étaient dressées devant lui.

 

Ce théâtre a été utilisé jusqu'en 352.


Installés à l'hôtel C&H où nous avons déjà séjourné, nous profitons, en habitués, de la piscine d'eau chaude.

chambre 203
chambre 203

 

 

 

 

 

 

 

Hélas, cette fois-ci, notre fenêtre n'ouvre pas sur le champs de coton !!!

 

 

 

La tip-box trône toujours à la sortie du resto où les tarifs des bières semblent peu cohérents : 5€ les 33cl, mais 6€ le 1/2 litre...


mercredi 27 mars

nous partons vers Bursa.

Nous passons vers Sivasli et çivril et faisons notre arrêt technique de 11h00 dans une station service à Usak sous la bruine.

 

 

Les panneaux d'entrée en agglomération indiquent nom, population et altitude pour les grandes villes. Pour les villes plus petites, l'altitude n'est pas précisée... quant aux villages, il ne reste que le nom...



A Gediz nous attend le repas de midi sans alcool...

Et peu après 14h00, sous une averse, nous débarquons du car à Aizanoi pour visiter le temple de Zeus.


Nous nous réfugions à l'abri dans son sous-sol pour écouter les explications de Kevork. Mais l'escalier est raide et quelques membres du groupe ne nous rejoignent pas dans la "cave".

Dans ce temple passèrent Octave et Antoine qui venait d'être battu par le général Aggripa à Attrium.

Kevork nous parle de mythologie :

Uranus se marie avec sa mère Gaïa. Naissent 12 enfants dont Kronos qui tue son père et se marie avec sa propre soeur Réa. Ils ont aussi 12 enfants : Kronos avale les 11 premiers... Réa cache le douzième et fait avaler une pierre à son mari à la place. Ce petit Zeus grandit, tue son père, libère ses frères et soeurs... et se marie avec sa soeur Héra!

Après une question concernant la symbolique de liberté du bonnet phrygien choisi par les Républicains, Kevork nous raconte l'histoire des oreilles d'âne de Midas :

Martias, jeune paysan, ramassa un jour la flûte qu'Athéna venait de jeter et proclama que c'était le plus bel instrument du monde. Apollon, vexé, veut se mesurer à lui avec sa lyre. Il organise ce concours musical sur le Mont Olympe. Les six premiers membres du jury n'arrivent pas à départager les candidats... 3 à 3. Le septième juré, Midas, accorde sa voix à Martias. Apollon se venge en affublant Midas d'oreilles d'âne que celui-ci va dissimuler sous un bonnet. Mais, lors d'une séance chez le coiffeur, il lui faut bien ôter son couvre-chef. Le coiffeur, moqueur, qui ne peut plus garder ce secret pour lui, monte sur la colline pour qu'arbres et fleurs transmettent son message au monde entier : "Midas a des oreilles d'âne!"

Lors d'un dîner entre déesses (Héra, Athéna et Aphrodite) auquel elle n'a pas été conviée, Discorde se présente à leur table et lance une pomme en criant "pour la plus belle!" Zeus est censé entériner le résultat mais arbitrer entre sa femme, sa fille et sa nièce lui est impossible. Il fait alors appel à Pâris qui déclare vainqueur Aphrodite. Furieuse, Héra convoque Méduse pour qu'elle pétrifie Pâris. Heureusement, les yeux bleus de Pâris vont le protéger du sortilège du regard de Méduse.

 

Il nous rest un bon nombre de kilomètres à parcourir. Nous passons à Kütahya (fabrique de faïences bleues) puis arrêt technique à 16h45 à Ömür.

 

Entre temps, nous avons appris à compter en turc : bir, içi, üç, dort, bes (s cédille), olti, yedi, sekiz, tokuz, on (de 1 à 10).

Onze se dit "dix, un" et ainsi de suite (de même pour les autres dizaines).

Puis 20 : yerme, 30 : otuz, 40 : kirk, 50 : eli, 60 : otbüs (s cédille), 70 : yetmis (s cédille), 80 : seksen, 90 : dotsan, 100 : yüz.

Nous révisons l'alphabet et la prononciation de ses 28 lettres :

a   b   c   ç   d   e   f   g   g~   i sans point   i   j   k   l   m   n   o   ö   p   r      s   s cédille   t   u   ü   v   y   z

        dje tch      é      gu          e poussé                                    eu    roulé           ch           ou  u       ill

 

le "g~" (le chapeau est au dessus) prolonge la voyelle qui le précède

le "j" n'est utilisé que pour les mots d'origine étrangère.

 

Tous les verbes se conjuguent de la même manière. Il n'y a donc pas de groupes, ni de verbes irréguliers.

Dans une phrase, le verbe est placé à la fin.

Les suffixes ont une grande importance. Exemple :

göz = oeil

gözlü = la personne qui a des yeux

gözlük = les lunettes

gözlükçü = l'occuliste

gözlükçüm = mon oculiste

gözlükçüme = chez mon occuliste

gözlükçüme idyurum = je vais chez mon occuliste (pas de pronom personnel)

 

Un peu de vocabulaire :

evet = oui; yok = non; sag~ol = merci; kaç = combien (prix); güle güle = au revoir (pour celui qui reste); hos(cédille)çakal "reste heureux" = au revoir (pour celui qui reste et pour celui qui part)

 

Puis Kevork nous fait prendre conscience du rôle social de la fontaine dans un village : c'est là que les garçons peuvent échanger des regards (jamais de paroles) avec les filles qui viennent y chercher de l'eau.

Le garçon parle de l'élue de son coeur à sa mère qui pourra, lors de la prochaine réunion des femmes autour du lavoir, zyeuter la donzelle qui fera le maximum pour se montrer à son avantage, si elle est consentante... Si elle lui plait, la mère du garçon en parlera au chef de la famille qui organisera une visite avec femme et enfants dans la famille de la jeune fille... mais sans évoquer le sujet d'un éventuel mariage.

La jeune fille est chargée de préparer le café turc pour chacun selon son goût... sauf pour son prétendant : elle l'éconduira définitivement avec un café salé, lui dira "non" avec un café pas sucré, "j'hésite" avec un café moyennement sucré et "oui" avec beaucoup de sucre.

Alors seulement le père du garçon pourra dire "Avec la permission de notre prophète Mahomet, nous vous demandons la main de votre fille".

Le rituel du mariage est organisé par la famille du jeune homme.

Au premier jour, les hommes des deux familles font la fête entre eux., au deuxième jour, c'est le tour des femmes.

Le troisième soir, hommes et femmes se réjouissent ensemble au domicile du futur époux où, moyennant finances, le fonctionnaire de la mairie peut venir prononcer le mariage civil.

Le quatrième soir, c'est la nuit de noces et au matin, les mères attendent l'exposition à la fenêtre du drap tâché de sang.

 

En général, les filles se marient vers 16 ans et les garçons, avant leur service militaire, vers 18 ans.

Même en milieu urbain, il est encore très mal vu d'avoir un enfant hors mariage.

On annonce la naissance d'un bébé par l'envoi de loukoums au village voisin. Trois jours après, le doyen de ce village rend visite à la famille du nouveau-né, s'enquiert du prénom choisi qu'il ira murmurer par trois fois à l'oreille du bébé.            

 

 

Nous approchons de Bursa fondée au 3ème siècle av JC par Prusias 1er. Le nom se transforme petit à petit en Brusa, puis Bursa. C'est la quatrième ville de Turquie, avec quatre millions d'habitants. Elle est renommée pour ses écharpes en soie.

 

 

 

Nous nous posons à l'Holiday Inn qui est situé dans le parc de l'Université de Bursa, sur le mont Olympe (Uludag~) à 2543m d'altitude.

Nous occupons la chambre 612, au sixième étage...

jeudi 28 mars

 

Bruno va payer sa bière de la veille au soir avec des euros... et la monnaie lui est rendue en livres turques!

 

Le temps est bien gris... Il fait 12°C.

 

Nous démarrons vers 9h00 pour rejoindre le marché de la soie.

 

Bâti en 1490 sur ordre du sultan Bayezid II, ce marché était destiné à l'approvisionnement de ses cuisines à Istanbul.

 

Il a porté de nombreux noms différents au cours des siècles. Il a servi aussi à des organisations caritatives genre "resto du coeur".

 

Nous sommes à l'écoute de Kevork qui nous donne quartier libre jusqu'à 10h45.

Nous déambulons assez rapidement dans  comprenant 95 boutiques dont 50 à l'étage.

ces galeries marchandes (que du textile)

 


 

 

 

 

 

arrêt technique aux toilettes dont la signalétique nous fait sourire...

 

 

 

 

Au centre de la cour, une petite mosquée, au bassin octogonal, posé sur 9 colonnes (dont une au centre) et équipé d'une fontaine à ablutions aux carreaux descellés.


Nous avons le temps de jeter un oeil à la galerie de bijoutiers voisine, de passer devant la mosquée Gazi Ohran (1335) et d'apprécier ces coquettes maisons.

Une astuce pour masquer les climatisations qui ponctuent cette façade!

 

 

Bursa, qui fut la capitale de l'Empire Ottoman jusqu'au début du XVème siècle, est réputée pour sa production agricole et celle de cocons de vers à soie. Jusqu'en 1900, le gouvernement ottoman fournissait gratuitement des plants de mûriers aux paysans.

Encore une jolie maison...

 

Nous attendons le car qui nous cueille rapidement au bord du trottoir... la police rôde !


La Mosquée Verte (Yesil Cami) commandée par Mehmet Ier en 1412, un an avant qu'il devienne sultan, ne sera pas achevée avant sa mort en 1421.

Les travaux se poursuivirent encore trois ans mais elle ne fut jamais terminée et il manque le portique d'entrée.

Traditionnellement, une mosquée impériale doit être construite en sept ans (le 7 est un chiffre sacré car Dieu créa le monde en sept jours).

A l'origine, les murs étaient entièrement revêtus de ces faïences vertes d'Iznik.

Après le séisme de 1855, c'est le seul pan de mur qui en témoigne, la "recette" s'étant perdue au fil du temps...


Ce bassin central (sardivan) provient de la maison qui occupait précédemment ce site. Sa propriétaire en fit don à la mosquée à condition qu'il y soit conservé en bonne place.

petite salle latérale...
petite salle latérale...

Le mausolée Vert, Yesil Türbe, qui abrite le tombeau du sultan Mehmet Ier, est un mausolée entièrement carrelé unique.

Il y repose au milieu des sarcophages de ses enfants et de leur nourrice.


Le turban du sultan surmonte sa tombe.

L'épitaphe est calligraphiée sur le sarcophage en caractères d'or sur fond bleu.

Le corps du sultan est donc allongé perpendiculairement au mirhab, donc la tête orientée vers la Mecque.

 

 

 

Un peu d'histoire : en 1389, Tamerlan le Boiteux, émir d'origine mongole, déclare la guerre aux Ottomans. Il gagne la bataille d'Ankara en 1402 et envoie le sultan en exil. Ses cinq fils se battent pour récupérer le pouvoir... et c'est Mehmet Ier qui, après avoir tué ses quatre frères, réussira à remonter sur le trône et à re-fonder l'empire ottoman.

le mirhab
le mirhab

Il est temps de nous restaurer dans l'un des établissements du parc botanique de Bursa...

Nous avons la surprise de démarrer le repas par un plat de spaghetti/sauce tomate.

Si on nous a pris pour des italiens, tant mieux, car l'expreeo est aussi réussi qu'à Rome !

Pour traverser la partie est de la mer de Marmara, nous empruntons le feribot de 15h30 à çiftiköy


et nous débarquons à Gebze au sud-est d'Istanbul à 16h15.

 

banlieue est

 

la partie asiatique et moderne d'Istanbul



Quand le chef de tribu grec Byzas voulut fonder une grande ville dans la région, il demanda l'oracle d'Apollon qui lui dit de la construire face au pays des aveugles... c'est à dire ceux qui ne voient pas la beauté de la rive d'en face. Ainsi naquit Byzance, devenue Constantinople puis Istanbul par le hasard d'une fausse traduction du grec "Ist im poli", j'étais en ville.

 

Nous approchons de Bosphore dont le passage fut creusé par la vache Io, aimée de Zeus, qui y effectua de multiples allers-retours pour echapper à la mouche envoyée par Héra, épouse de Zeus.

Il est déjà 17h00 et la circulation s'intensifie; il y a des bouchons dans le sens inverse...

 

Dans l'ordre chronologique des capitales de Turquie, la première fut Bursa, puis Edirne (Andrinople) du XIV au XVème siècles et enfin Istanbul jusqu'en 1923.

Quartier Kasimpasa

dans la vieille ville européenne

 

 

 

 

 

 

 

En traversant ce pont suspendu au-dessus

du Bosphore, nous entrons en Europe (région de Thrace)


Istanbul, avec ses 15 millions d'habitants, en accueille encore environ 400 000 par an, venant surtout de l'est du pays.

A l'approche des élections, beaucoup de "terrains d'Etat" sont offerts aux électeurs en échange de leur promesse de vote favorable. Ils y construisent de petites maisons souvent sans prêt de banque, suite à l'inflation sur les taux de crédit, et fréquemment, les travaux subissent moultes interruptions par manque de budget.

Nous bifurquons vers le sud et traversons la Corne d'Or par le pont de Galata.

La tour de Galata (XV-XVIème siècles) mesure 53m de haut. C'est le donjon de l'ancienne enceinte fortifiée devenue un temps prison ottomane.

Nous longeons la mer de Marmara aux environs de l'aéroport.

De nombreux bateaux sont ancrés en attendant de pouvoir traverser le Bosphore.

Après l'avenue d'Akirkoy aux restaurants de luxe (Kitchenette, Cook Servis) nous atteignons le quartier de Yat Marina et son port de plaisance près duquel se trouve notre hôtel.

Nous aurons la chance d'y occuper une chambre avec vue sur le port.


 

 

 

 

 

 

Après le repas, balade sur les quais d'un pas vif car le vent est cinglant et la température frôle les 8°.


un peu d'histoire : la prise de Constantinople (mai 1453)

C'est l'épisode qui marque la chute de l'Empire Byzantin et le début de l'inexorable conquête turque. Ces Ottomans avaient déjà envahi la région de Bursa (1326), puis Andrinople (1371) et enfin la Grèce, le Péloponnèse et Thessalonique (de 1422 à 1430) malgré les armées chrétiennes levées par les papes pour enrayer leur progression.

Devant l'enceinte de Constantinople, ultime territoire de l'empire byzantin, les sièges succèdent aux sièges.

En 1422, après la construction de la forteresse de Rumeli Hisari sur le Bosphore, le sultan Mehmet II renouvelle le traité de paix avec Venise et reçoit le renfort de 200 hommes du cardinal de Kiev, envoyé du pape. Ils proclament le 12 décembre l'union entre les Eglises orthodoxe et catholique : la ville se divise alors en deux classes, favorables ou hostiles à cette union. 700 mercenaires gênois arrivés en janvier 1453 constitueront le seul renfort occidental. Et en février, 700 vénitiens s'enfuient secrètement de Constantinople.

Du 1er au 15 mars, les forces de l'armée turque (250 000 hommes), dotées de la plus puissante artillerie jamais réunie jusqu'alors, se regroupent devant la ville.

Le 4 avril, le siège commence : les assiégés sont environ 17 000, postés aux remparts de la ville.

Un premier assaut est repoussé le 18 avril.

Au cours du deuxième assaut le 7 mai, les 30 000 assaillants sont repoussés et subissent de fortes pertes.

Le 12 mai, le troisième assaut regroupe 50 000 hommes. Les murailles sont gravement endommagées et les pertes sont importantes des deux côtés.

Le 23 mai, la flotte vénitienne attendue en renfort n'est toujours pas en vue.

Le 26 mai, Mehmet II ordonne trois jours de prières et de jeûne. Il prévoit de lancer l'assaut final le 29, trois heures avant le lever du jour. Après des combats qui durent jusqu'à l'aube, la porte St Romain est détruite par les janissaires qui entrent dans la ville. Les quelques défenseurs occidentaux encore sur place refluent vers leurs navires.

Constantinople est envahie par les Turcs. L'empire ottoman à son apogée comprendra la Mésopotamie, la Syrie, l'Egypte, les côtes de l'Afrique du nord et la plus grande partie de celles de la péninsule arabique. Ces posséssions le contraidront à s'opposer directement aux grandes puissances de l'époque.

La défaite navale de Lépante en 1571 marquera la fin de la suprématie ottomane en Méditerrannée. La défaite à Vienne face aux Habsbourg en 1683 sera exploitée par l'Empire Russe qui suscitera trois guerres russo-turques de 1683 à 1918. Entre-temps, allié à l'Allemagne, la défaite en 1918 précipitera son effondrement. Les Turcs vont conserver la partie occidentale d'Istanbul, mais occupée par les troupes franco-britaniques. Ne subsiste de l'empire que l'Anatolie dirigée par un sultan prisonnier des puissance victorieuses de la première guerre mondiale.

En 1920, Mustafa Kemal engagera une guerre de libération nationale.

vendredi 29 mars

Départ à 8h30... pour la première fois depuis Lundi, sans traîner nos bagages !

files de bateaux ancrés sur la mer de Marmara

passage devant le mausolée d'Özül, président de la Turquie à la fin du XXème siècle

l'aqueduc de Valens (378) dont le nom turc (Bozdog~an Kemeri) signifie arcade du Faucon Gris


Pendant nos déplacements dans Istanbul, nous longerons à maintes reprises les vestiges des murailles de la ville.

La première phase de construction d'une muraille ponctuée de 100 bastions fut achevée en 413 sous le préfet Anthélius (ordonnée par Théodose II).

Le séisme de 447 en détruisit l'essentiel, dont 57 de ses tours, au moment même où Attila avançait sur Constantinople.

En deux mois, le préfet Constantin réussit à faire édifier une nouvelle muraille, doublée d'une seconde enceinte précédée de douves.

Ces nouvelles défenses stoppèrent Attila qui tourna bride et alla ravager les régions occidentales de l'Empire Romain.


La muraille intérieure (5m d'épaisseur, 8 à 12m de haut) était jalonnée de 96 bastions de 20m de haut, tous les 55m.

Un terre plein (péribole) s'étendait entre les deux lignes fortifiées à 5m au-dessus du niveau des rues.

L'enceinte extérieure (10m d'épaisseur, 8,50m de haut) comportait aussi 96 tours qui alternaient avec les bastions de la muraille intérieure.

Le système était complété par un chemin extérieur surplombant de 2m les profondes douves qui pouvaient être inondées en cas de menace.

 

 

Les avenues sont ponctuées de ces étendards proclamant la candidature d'Istanbul aux JO de 2020.


Nous montons vers le nord de la muraille qui s'étend de Marmara jusqu'à la rive sud de la Corne d'Or.

En passant, voici Mihrimahsultan cami, dédiée à la pricesse Mihrimah, fille de Süleyman le Magnifique, morte en 1557... domine les vieux quartiers depuis le sommet de la sixième colline.


Nous voici à la Kariye Camii, ancienne église St Sauveur in Chora (St Sauveur des Champs) qui se trouvait initialement à l'extérieur de la muraille de Théodose.

Erigée dans les années 1080 sur ordre de Marie Doukas, belle-mère d'Alexie 1er Commène.


Ses physionomie et décorations actuelles datent de 1315-1321 (dues au 1er ministre Théodore Métochite)

Elle fut transformée en mosquée sous Beyazit II, à la fin du XVème siècle.

Au fil des siècles, les mosaïques ayant résisté aux tremblements de terre disparurent sous les plâtres, peintures ou poussières, mais ne furent jamais complètement effacées. Un programme de restauration à l'initiative de Th Whittemore et P.A. Underwoood fut lancé en 1848 et patronné par l'Institut Américain et le Centre Dumberton Oaks d'Etudes Byzantines.

Les mosaïques sont imprégnées du style Renaissance, fort éloigné du caractère convenu et rigide de la tradition byzantine.


La succession des mosaïques dans l'église obéit à un ordre précis et comprend 7 grands groupes :

  • les six panneaux du narthex
  • les ancêtres du Christ dans les coupoles du narthex
  • la vie de la Vierge Marie dans les trois premières croisées du narthex
  • l'enfance du Christ dans les lunettes de l'exonarthex
  • les miracles du Christ sur les voûtes de l'exonarthex et la quatrième croisée du narthex
  • les portraits des saints
  • les mosaïques de la nef

présentation de Marie au Temple

Les premiers pas de Jésus


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